La meilleure défense serait-elle l’attaque ? C’est a priori le parti pris par les marques du secteur de la mode, lassées d’être la cible des fraudeurs sur la plateforme Amazon qui, malgré le programme de protection mis en place, semble plutôt favoriser la contrefaçon que la combattre. Explications.
Marre du faux ! Et surtout, marre du faux sur Amazon. Les marques de mode, au nombre desquelles Adidas, Gap, Gucci et bien d’autres, en font régulièrement les frais. C’est pourquoi, le 30 septembre 2019*, l’American Apparel & Footwear Association (l’AAFA), qui regroupe environ 1000 marques du secteur de la mode, a proposé au Directeur de l’Innovation et de la Propriété Intellectuelle du gouvernement américain d’ajouter cinq des sites de la plateforme Amazon à sa nouvelle liste de « Notorious Markets ».
Dans cette récente proposition, les sites Amazon situés en France et en Inde viennent s’ajouter à ceux situés au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne, objets d’une première demande faite en 2018.
Rick Helfenbein, président de l’AAFA, souligne en effet que « malgré son rôle de leader dans le paysage mondial de la vente au détail et de partenaire de vente important pour nombre de nos marques membres, Amazon continue de présenter d’importants défis en termes de contrefaçon. » Raison pour laquelle l’Association a jugé nécessaire de solliciter à nouveau son inscription à la liste des « Notorious Markets », liste qui répertorie depuis 2006 les sites Internet les plus « fameux » en termes de contrefaçon.
Les États-Unis ne sont pas les seuls à pointer du doigt Amazon et d’autres sites connus pour porter préjudice aux marques. La Commission européenne a mis en place, sur un modèle comparable, sa propre Liste de Surveillance, dite « Watch List ». Dans la plus récente, publiée le 7 décembre 2018, Amazon était seulement signalée mais non inscrite. La Commission considérait alors que les mesures prises par la plateforme pour lutter efficacement contre les contenus illicites étaient conformes aux recommandations. Elle remarquait cependant que des progrès supplémentaires étaient nécessaires pour que les offres de produits contrefaits disparaissent ou soient considérablement réduites.
Quoi que décident le gouvernement américain et la Commission européenne pour leurs prochaines listes, Amazon se trouve plus que jamais dans la ligne de mire des marques qui n’ont pas l’intention de se laisser impressionner par ce géant du Net. Avec la proposition de l’AAFA, la guerre est déclarée !
Conseil d’expert
Certaines plateformes ont mis en place des procédures de signalement en vu du retrait des annonceuses frauduleuses. C’est souvent un leur, ou une bonne occasion de faire accepter des conditions générales contraignantes pour l’aillant droit. Attention a bien lire les petites lignes avant de signer !
La direction juridique de l’entreprise doit en outre s’appuyer sur une organisation fiable capable de comprendre les droits de propriété intellectuelle de son client, de détecter les annonces et de répertorier les vendeurs (dans le respect de la RGPD).
Enfin rappelons qu’un diagnostic préalable est indispensable afin d’identifier les régions du monde et les canaux de distribution (places de marché, réseaux sociaux, sites web, noms de domaine, etc.) dans lesquels il est urgent d’agir, mais aussi pour déterminer des objectifs concrets à atteindre.
Quel budget prévoir ?
Le budget mensuel à prévoir pour une surveillance incluant la suppression automatisée de 1000 atteintes par marque et par canal est d’environ 3 500 HT. Une surveillance seule (sans suppression des annonces) coûte quant-à-elle en moyenne 750 € HT, par marque et par canal. Ce budget s’entend pour une surveillance mondiale. Il va de soi qu’en fonction du nombre de marques traitées, des économies d’échelle peuvent être réalisées. Pour plus d’information sur les outils de lutte anticontrefaçon, cliquez ici. N’hésitez-pas à prendre conseil auprès de votre expert EBRAND.
*courrier de l’AAFA téléchargeable ici