“Du chantage ? Ah non, on ne m’aura pas” ! Vraiment ? Qui peut affirmer, pourtant, n’avoir jamais souscrit un service non sollicité, ou réglé, sans en vérifier la provenance, un « avis avant coupure » ? C’est de cette naïveté que profitent les fraudeurs pour tromper les titulaires de noms de domaine en utilisant le « slamming ». Explications…
Le slamming, qu’on traduit en français par l’expression « écrasement à tort », est une pratique destinée à tromper des clients afin de leur vendre des services qu’ils n’ont pas sollicités, fausses factures ou pression psychologique à l’appui. Le pire résultat de ce type d’opération étant la coupure soudaine de la ligne ou de la connexion après un changement forcé d’opérateur téléphonique ou de fournisseur d’accès Internet.
Née aux États-Unis dès 1984 (les clients de l’opérateur téléphonique AT&T comptèrent parmi les premières victimes), la pratique du slamming se développe en France dans les années 2000. Elle vise les abonnés des opérateurs téléphoniques et des fournisseurs d’énergie et cible sur Internet, les titulaires de noms de domaine. Elle peut prendre plusieurs formes :
- Un faux « Avis de renouvellement », couvrant une ou plusieurs années, est adressé au titulaire et l’invite, moyennant souvent un tarif coûteux, à renouveler ses noms de domaine avant l’échéance afin d’éviter tout risque de suppression. En payant cette soi-disant facture, le client de bonne foi, peu familier des procédures habituelles des bureaux d’enregistrement, signe ainsi sans le savoir une demande de transfert de ses noms vers l’émetteur du faux avis. Ce parfait inconnu restera généralement sourd à toute réclamation et le client ne pourra obtenir aucune garantie quant à la réalité du renouvellement payé à tort,
- Une pression psychologique insidieuse mais efficace : imaginez que vous recevez l’appel d’un prestataire vous informant que l’un de ses clients souhaite déposer des noms de domaine identiques à ceux de votre entreprise ! Ce prestataire vous propose alors de déposer ces noms pour vous, moyennant un tarif élevé (vu l’urgence) afin de vous protéger contre les intentions probablement illicites de son client et d’un vraisemblable cybersquatting. Mais vous devez vous engager immédiatement…
- Un référencement soi-disant obligatoire : pratiquée depuis longtemps à l’encontre des professions libérales et des marques, l’arnaque consiste à proposer à un titulaire de noms de domaine l’inscription à un annuaire de référencement de noms. Si la victime donne son accord, elle reçoit un « véritable » annuaire qui la rassure sur le caractère obligatoire de la proposition et paye alors un prix particulièrement élevé.
DES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES
La technique des « slammers » est bien rodée : ceux-ci profitent de la méconnaissance des règles de leurs victimes, voire de leur crédulité ; ils invoquent l’urgence pour que la décision soit prise sur-le-champ afin d’éviter ainsi tout risque de cybersquatting, de perte de nom… et en profitent pour pratiquer des tarifs bien supérieurs à la normale.
Quant aux conséquences du slamming, elles peuvent être fort préjudiciables à toute entreprise victime : perte d’un (ou plusieurs) nom(s) de domaine, risques de coupure ou de détournement d’un site associé… Elles entraînent de fait une perte de chiffre d’affaires, mais aussi la détérioration de l’image de marque de l’entreprise et de son e-réputation.
CONSEIL D’EXPERT
Votre bureau d’enregistrement habituel est seul compétent pour toute opération sur un nom de domaine et notamment son renouvellement. En cette période de Covid-19, les fraudes se sont multipliées et on constate que les campagnes de slamming (en provenance de Chine) ont repris.
Si vous recevez ce type de sollicitations de la part d’un prestataire (bien souvent) étranger, n’y répondez pas. En cas de doute, contactez immédiatement un expert EBRAND au moyen du formulaire ci-dessous, afin de vérifier qu’il n’y a pas de risque pour vos noms de domaine.
Par Raphaël TESSIER et Sophie AUDOUSSET pour EBRAND France.